Il y a environ 7 000 ans, les premiers colons sont arrivés sur l'île de Chiloé. Lorsque les Espagnols l'ont découverte, ils ont trouvé une diversité de tribus indigènes déjà prospères. En 1558, les Espagnols ont revendiqué la souveraineté sur l'île, et peu après, des missionnaires sont arrivés, convertissant la population locale au catholicisme.

À la fin du XVIIIe siècle, l'île principale et ses îles environnantes abritaient environ 300 églises, dont 16 d'entre elles ont été collectivement inscrites au patrimoine mondial en 2000.

L'architecture des églises en bois de Chiloé est un joyau unique, se distinguant de tout autre style architectural en Amérique du Sud. Ces églises présentent une structure simple, semblable à un hangar, avec des toits inclinés, construites sur des fondations solides en pierre. Les élégants arcs à l'avant et les hautes flèches ajoutent une touche de grandeur.

Les fondations en pierre, inspirées des bâtiments traditionnels des peuples autochtones locaux, servent à empêcher l'eau de pluie de pénétrer à l'intérieur. L'une des caractéristiques les plus frappantes de ces églises en bois est le revêtement en écailles de poisson qui recouvre les murs. Faites à partir du cyprès chilien résistant à l'eau, ces tuiles sont parfaitement adaptées au climat extrêmement pluvieux et humide de Chiloé.

Ces églises colorées et vibrantes vont de petites et modestes à grandes et ornées. Parmi elles, l'église d'Achao se distingue comme la plus ancienne église en bois survivante de Chiloé. Construite au milieu du XVIIIe siècle, elle est également considérée comme la plus exquise. Entièrement construite à partir de cyprès chilien et d'autres bois de cyprès locaux, cette église est un chef-d'œuvre de savoir-faire.

De manière remarquable, elle a été construite sans un seul clou, utilisant uniquement des chevilles en bois, similaire à la technique du mortaise et du tenon utilisée dans l'architecture traditionnelle chinoise.

Les églises en bois de Chiloé ne sont pas seulement des chefs-d'œuvre architecturaux ; elles sont aussi des témoins vivants de l'histoire et de la culture. Elles incarnent la fusion et la collision des traditions européennes et indigènes locales, servant de symboles durables de la foi et des souvenirs des habitants de l'île de Chiloé.

